7 janvier 2015

Du sang sur le papier


Des gens se sont fait tuer pour des dessins. En France.
 
Je ne suis pas une lectrice de Charlie Hebdo. La provocation, ce n’est pas mon truc. Mais soudain, leur combat contre l’intolérance et le fanatisme devient le mien.
 

Les messages « Ils l’ont bien cherché » me font enrager.
Je sais bien qu’exprimer son opinion, dans le monde, est parfois extrêmement difficile et dangereux. Mais je pensais qu’on vivait dans un pays libre.

Bordel, si la répression ne vient pas de l’état, faut-il qu’elle vienne des individus eux-mêmes ?!?

 
En France et en Suisse, ceux qui tournent les puissants et la société en dérision se prennent des procès, et doivent certainement supporter toutes sortes de tracasseries… qu’ils dénoncent ensuite dans les pages de leur journal. Mais il me semble qu’on les considère le plus souvent comme les fous du roi, ceux qui dénoncent, mettent en lumière ce qu’on essaie de cacher et essaient de relativiser les choses qui paraissent si importantes.
Avec humour. Même s’il peut être féroce et grinçant.

 

Passé la nausée, le dégoût et les larmes, je regarde exceptionnellement les nouvelles. Cabu, bon sang, Cabu ! Charb et Tignous. Wolinski le misogyne. Vous allez nous manquer.

 
Et s’il est essentiel de punir les coupables, il ne me semble pas vraiment important de savoir si ce sont des fous d’un dieu, des skins, des provocateurs d’extrême droite, un commando piloté par Al Quaïda ou par le Pentagone.

Ce qui est important, c’est d’abord la tristesse que des gens sont morts pour leurs dessins dans un pays dit libre. Des balles, bordel, pour des dessins !!!
 

Toutes mes pensées aux familles et aux proches des victimes. Je n’oublie pas les collaborateurs de Charlie Hebdo et les policiers.

Surtout, surtout, en mémoire d’eux, continuer à lutter contre l’intolérance. Ne pas se laisser intimider par ces cons sanguinaires.


 
 
O.

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