J'ai encore trouvé une conséquence imprévue à la situation sanitaire actuelle. Le fait de ne plus croiser régulièrement des gens au travail, au marché, au bistrot... et le peu de discussions face à face entraîne pour moi un écartement par rapport aux vies qui nous entourent. Philippe parcourt les actualités et me transmet les informations "importantes", genre la mort de Patrick Dupond, l'éclat nudiste aux Oscars de Corinne Marsiero (qui ?) ou l'éruption de l'Etna. Et on en discute. Mais pas par exemple de l'appendicite de la fille des voisins, ou du problème avec son assurance d'un de nos amis. Parce que de ces choses-là, on n'en sait rien.
Et donc on devient spectateur. On n'a plus de réseau, de nouvelles (mêmes insignifiantes) qui nous touchent vraiment et qui créent des liens. On se replie sur soi. Notre monde personnel, intime, celui qui importe vraiment, devient plus petit.
Aucune idée si c'est valable pour d'autres que moi, mais c'est ce que je ressens.
On était déjà pas mal ours avant, mais là, c'est le sommet. Cela fait des mois qu'on n'a vu personne d'autre que le plombier, électricien, peintre... à la maison. Ah, j'oublie le facteur. Heureusement. on bosse toujours pas mal chacun de notre côté (la maison est grande) et on a plaisir à se retrouver à table pour discuter.
Mais parfois, j'ai juste envie de prendre la voiture et d'aller voir les copains.
O.
