Une femme écrivain que j’aimais beaucoup est décédée.
Tanith Lee.
Je suis triste parce que j’espérais toujours qu’elle écrive une
suite à The Blood Opéra Sequence, trois romans étranges et sanglants. Je ne
sais pas s’ils ont été traduits en français.
Je suis en train de relire le premier tome du Dit de la Terre
Plate (Tales from the Flat Earth), comme a été nommée par la suite sa série de
livres se passant à une époque « où la terre était plate et flottait sur
un océan de chaos ».
Il a été écrit en 1978 et pourtant je suis à nouveau happée par
ses images. A la base, ce sont en fait des contes pour adultes, des mythes
violents et sensuels, sombres et flamboyants. Tanith Lee a une écriture
extrêmement visuelle. Je plonge dans son monde comme je plonge aussi dans le
monde de Dune, régulièrement. De plus, ses personnages sont fascinants et
uniques.
J’apprends beaucoup en lisant sa biographie sur Wiki. Je vois
qu’il y a beaucoup de livres qui n’ont pas été traduits en français, ni en
néerlandais (la langue dans laquelle j’ai presque tout découvert et lu). Ca me
remonte un peu le moral : encore des choses à découvrir !
Tout en re-dévorant Le Maître de la Nuit, je me rappelle que
mes histoires doivent beaucoup à Tanith Lee. Deux scénarios dans mes
tiroirs : Suja (Les Brasovi) et La Cage d’Emeraude (voir dans les pages
« BD » de mon site), sont directement inspirés par ses écrits.
En fait, même Visions dans l’Oasis – la bande dessinée qui m’a
ouvert les portes de mon premier éditeur - est imprégnée de démonologie
tanithienne.
C’est elle qui a donné un cadre à mon sentiment de tragédie et absurdité de la vie.
Son romantisme noir (non ! le romantisme ce ne sont pas des petites fleurs
et des poneys roses recouverts de rubans !) a trouvé une résonance
profonde en moi. Ado/adulte, empêtrée dans mes émotions, j’essayais de me
comporter en Eshva, de savourer chaque sentiment jusqu’à la lie, puis de m’en
défaire pour passer à autre chose. Je me suis bien rendue
compte que je n’étais pas vraiment capable de vivre ainsi, mais ça m’a servi de
solution de survie à une époque.
Merci. Merci profondément Tanith. Vous m’avez offert mon premier
cheval de brume.
O.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire